Il était une Joie, s’inscrit dans un patrimoine culturel très riche

L’origine du nom « Guignol »

Dans la campagne lyonnaise, Laurent Mourguet pratiquait le métier d’arracheur de dents. Il attirait la clientèle à l’aide de marionnettes à gaine. Polichinelle tenait le rôle principal. Mais souvent le vide se faisait autour du modeste castelet. Mourguet entendait les villageois traduire leur ennui par l’expression locale

Est-il assez guignolant !

qui signifie : Il est ennuyeux

Touché au vif dans son amour propre, il eut l’idée de créer un bonhomme de bois à son image, qu’il appela Mr GUIGNOLANT.

De GUIGNOLANT à GUIGNOL, il n’y eut qu’un pas.

Les attributs de Guignol

Le salsifis

C’est la tresse de Guignol. Fin XVIII début XIXème siècle, les hommes portaient les cheveux longs. Les canuts les attachaient en une natte afin d’éviter qu’ils ne tombent sur le métier et se mêlent au tissu de soie. Guignol porte donc le salsifis des canuts.

Le chapeau de Guignol

C’est le chapeau du crocheteur de péniches. Celles-ci étaient tirées depuis les chemins de halage par des chevaux. Or la traversée de Lyon le long de la Saône était interdite aux chevaux ; des hommes prenaient donc le relais.

Ils halaient les péniches à l’aide d’une corde passant par le sommet de leur chapeau. Celui-ci était en cuir et sa forme permettait la passage et le maintien de la corde.

La Tavelle

Il s’agit du bâton de Guignol ; de son  » éventail à bourriques  » comme il le nomme dans le répertoire. En bois de tilleul, il est fendu dans sa longueur deux fois, afin d’augmenter le bruit des coups donnés. (cf dessin de Guignol)

Un peu d’histoire

Hiver 1789 : Le chômage

Il fait très froid.

A Lyon, c’est la famine et pour les canuts, le
chômage. Pour survivre, Laurent Mourguet devient marchand forain et bientôt arracheur de dents. Pour attirer la clientèle, il monte un petit théâtre de marionnettes à côté de son fauteuil.

1808 : La naissance de Guignol

Mourguet est devenu marionnettiste professionnel.

1844 : La mort de Laurent Mourguet

Ses enfants assurent la continuité de son oeuvre.

J’usqu’en 1845 : L’apogée de Guignol

Il représente alors un vaillant protestataire qui concentre toute la mauvaise humeur et toute la malice des travail leurs du vieux Lyon et des campagnes environnantes.
Mais le succès auprès du petit peuple est tel que la police de Napoléon III en prend ombrage, et dès 1852, Guignol est soumis à la censure impériale.

Fin XIXème : La fin du Guignol pour Adultes

Sous la pression de la censure, le spectacle de Guignol se transforme peu à peu. Le public change. La nouvelle clientèle est riche.
Il s’agit alors de faire entrer n’importe quel chef d’oeuvre (Roméo et Juliette, Guillaume Tell, Samson et Dalila … ) , dans le petit cadre lyonnais, et n’importe quel personnage, dans la peau de Guignol ( Guignol et Juliette, Guignol Tel 1, Guignol et Dalila … ).

Guignol est dénaturé, il a perdu sa verve joyeuse et son verbe railleur, et donc sa raison d’être. Perdu pour le public populaire et bientôt passé de mode pour les riches, c’est rapidement la fin du spectacle Guignol pour adultes .